Voilà fin d´une aventure hors norme.
Après 2, 5 mois passée dans la forêt à travailler à l´aménagement du jardin pour son ouverture en décembre prochain que dire…
Pas trop de mots pour qualifier cette expérience qui fut un partage, un échange, un apprentissage sur cette vie dans la montagne, sur le travail d´une exploitation forestière.
Projet ambitieux, pharaonique mais tellement beau qu´est de passer d´une exploitation forestière à un jardin tropical et faire découvrir au public ses richesses.
Ici dans les montagnes, loin des villes à touristes où tout le monde te parle anglais et te donne les prix en dollars, j´ai vécu tranquille au rythme des orages, de la pluie et du soleil. Mais importe l´aventure est belle et bien là au milieu de cette forêt tropicale.
Je vis à la Casona, une petite maison rien que pour moi au milieu des bois. La ligne électrique est la seule chose qui me relie au village situé à 1km. Pour l´eau elle vient de la rivière qui prend sa source et coule dans la propriété… ce sera une longue histoire que cette prise d´eau qui me jouera de nombreux tours.
Le jardin est à 1,5km de là, le chemin pour y aller est une ancienne piste forestière à la végétation luxuriante où grouillent toute la faune possible est imaginable mais difficile à observer, alors je me contente des empruntes laissées sur le sol… Ce chemin est bordé d´héliconium de toutes sortes, la collection est presque complète au jardin…
Ce jardin justement parlons-en un peu.
450ha c´est la taille de l´exploitation, le jardin ne représente que 4 à 5 ha. Le maitre des lieux : Roberto, 50 ans, un puits de savoir, de connaissance. Le moindre chant d´oiseaux, la plus simple des fleurs, le plus rare des fruits il les connait, les reconnait, sait où les rencontrer, les voir, les admirer, les goûter. Sous ces ordres Majura, 50 aussi, veuve depuis 10 ans et mère de 10 enfants…. Elle aussi est du village qu´elle n´a jamais trop quitté. Elle y a un petit élevage de poulets et une petite exploitation en plus de son travail au jardin. Avec elle j´apprend à manier le "cuchillo" et la "machete" non sans me couper la jambe ou les doigts !!! Le temps passe au rythme des saisons dans ce jardin où la croissance des plantes et des mauvaises herbes est un record de vitesse en ce début de saison des pluies. Le travail s´organise donc de façon simple entre désherber et planter.
Le jardin s´appelle "Reserva de Lapas rojas" alors le fils conducteur c´est le rouge. Que le public retrouve du rouge partout par tache, par bande, par ligne. Pour cela nous plantons des palmiers au tronc rouge et des arbustes à feuilles rouges en attendant la venue des Lapas Rojas. A la saison ce sont près de 40 couples qui viennent passer 1 à 2 mois dans ce lieu.
