20 janv. 2011

Ushuaia - Cabo de la Vela, 13 février 2010 - 18 janvier 2011

Onze mois à sillonner les routes, traverser les villages, les fêtes, les marchés.

Onze mois à échanger, rencontrer, aider, raconter, refaire le monde, imaginer une autre vie.

Onze mois à gouter, voir, toucher, connaître un monde pris entre traditions et modernité.

En avion, en train, en bus, à l´arrière d´un pic-up, d´un camion, d´une moto et puis Bleuet…

Je suis partie de la ville la plus au sud du monde pour atteindre les terres les plus au nord de cette partie du continent Amérique, de l´Amérique du Sud… Les deux ont un climat relativement hostile, les deux sont faiblement peuplées.

Et puis entre les deux, des gens, des paysages, des rencontres, des attentes, des grèves, des tremblements de terres, des inondations, des tentatives de coup d´Etat, des remontées de rivières au milieu des dauphins, des passages de col à plus de 4800m…

J´aurais savouré au détour des marchés ces fruits aux goûts et au nom si exotiques : chirimolla, guanabana, ulo, noni, copoazur, call… Et puis les pommes de terres, 4500 variété au Pérou, seulement 1500 en Bolivie : chuños negro, chuños blancos, camoté, amarilla… Et puis les viandes d´alpaga, de cuy, de mouton bien sur. Et enfin les poissons en ceviche, les crevettes revuelto a la plancha dans un jus d´oranges juste cueillie sur l´arbre…

J´aurais flâné dans les ruines des cultures Inca, Tiwanaku, Lima, Sipan et toutes celle dont j´ai oublié le nom mais aussi dans les ruines des missions jésuites, les villages coloniaux, les églises, les musées de l´or, de la monnaie, de la poterie, de la céramique, national, municipal, del banco central…

Je serais descendue 2 fois au fond d´une mine l´une d´argent et l´autre de sel…, traversée des salars, des déserts, des forêts, gravis des sommets, fait une bataille de boule de neige…

Et puis, et puis, et puis… Combien de regard échangé, de sourire rendu, de moment de solitude, de joie, de regret…

Et puis il y a les voyages en bus avec… le voisin qui ronfle, le gamin qui vomit, la voisine qui mange du poulet frit avec les doigts, les ados qui écoutent leur reggaetone ou leur techno-cumbia tout en criant…

Et puis il y a les voyages en camion, sans pare-brise, à côté du chauffeur, avec les freins qui lâchent, le soleil qui tapent, sous la pluie, avec les puces…

Et puis il y a les voyages en auto-stop et toujours la même question : "Tu as marié ?" - "Oui et j´ai aussi deux enfants" (je me suis même achetée une alliance pour ma tranquillité, ma sécurité). Une fille qui voyage seule en Amérique Latine n´est pas un problème c´est juste surprenant pour eux. Et pourtant il y en a des étrangers sur les routes mais voilà peu sortent des sentiers battus, peu parlent espagnol… peu aussi s´intéressent réellement à eux. Alors quand c´est le cas ils sont tout contant et un peu collant aussi. Les femmes un peu moins, plus timides, plus à l´écart, entre elles… Monde à part que celui des femmes dans ces cultures. Mariée à 12 ans, violée par leur père, leur oncle, par celui qui paye dans certains endroits.

Mariés par intérêt de toute manière… le mariage par sentiments mutuelles n´existent que dans les villes, loin des champs, loin des campagnes…

Il me reste des choses à voir, des gens à rencontrer, des gens à revoir, des fêtes de villages à faire, des sites à découvrir…

Un jour, je reviendrai !!!